14-10: Fékir est un vrai patron




Nabil Fékir est de retour.
Depuis le début de la saison il tient Lyon sur ses épaules. 
Sept buts et quatre passes décisives en neuf matchs.
Plus d’une fois par match, il change la donne.
Des statistiques exceptionnelles.
Mais au-delà des statistiques et du jeu c’est en tant qu’homme qu’il a changé de carrure.
En tant que meneur.
Dans cette équipe lyonnaise encore jeune c’est lui que les autres suivent.
Dès qu’on lui a confié le brassard de capitaine il a changé de dimension.
A l’origine Nabil Fékir possède plutôt une personnalité introvertie.
Mais on s’aperçoit cette année qu’il a en réalité l’étoffe d’un meneur.
C’est lui que les autres suivent, c’est lui que les autres écoutent.
Le capitanat lui va bien.
Il n'a pas besoin de parler fort. 
Sur le coup-franc Fékir a pris ses responsabilités.
A la dernière minute du temps additionnel.
Petit filet dans l’angle couvert par le gardien.
Illumination. Stade qui hurle Fékir. Le jeune Houssem Aouar dans les bras de Nabil Fékir.
Puis toute l’équipe qui s’embrasse et se réjouit.
Ah ils peuvent être content les lyonnais. 
Et c’est lui, c’est Nabil Fékir qui était venu chercher la faute.
Il dribble un premier joueur il dribble un deuxième joueur et là c’est la faute.
L’arbitre lève immédiatement le bras.
L’arbitre n’hésite pas une seconde.
Sur l’action qui mène au coup-franc Fékir a également pris ses responsabilités.
En allant provoquer jusqu’à obtenir la faute.
Mariano comprend très vite que Fékir va tirer ce coup-franc.
Il y a trois joueurs, trois lyonnais autour du ballon.
Trois tireurs potentiels.
Mariano Diaz, Memphis Depay et Nabil Fékir.
Mais c’est évident que Fékir va le tirer.
Car c’est son coup-franc, c’est lui qui a obtenu la faute, c’est lui qui va le tirer.
Mariano caresse la tête de Fékir ou lui donne une petite tape sur la nuque.
Il a compris que Fékir ne laissera à personne d’autre le soin de tirer ce coup-franc.
Pourtant Memphis reste là, à côté du ballon.
Alors que Fékir a été ferme. Il a dit ce qu’il avait à dire.
Il a dit C’est moi qui vais tirer ce coup-franc.
Ensuite on voit sur le ralenti le geste de Mariano.
Avant de s’effacer pour laisser tirer Fékir il caresse la nuque de Memphis.
Ou lui donne une petite tape sur la nuque. Pour qu’il accepte.
C’est Fékir qui va tirer ce coup-franc.
Memphis s’écarte.
Subasic le gardien monégasque anticipe côté mur.
Mais Fékir ne la brosse pas au-dessus du mur.
Il la tire dans l’angle du gardien.
Subasic a trop anticipé et se retrouve pris à contre-pied.
On peut se demander si Subasic n’aurait pas dû mettre un joueur de plus dans son mur.
Cinq joueurs au lieu de quatre.
Par exemple un joueur supplémentaire qui avance sur le tireur.
Les filets tremblent.
La balle est dedans.
A la 90ème plus quatre minutes.
Trois buts à deux.
Les monégasques n’ont plus aucun espoir de revenir.
C’est à peine s’ils ont le temps de jouer l’engagement.
Déjà l’arbitre siffle la fin.
La partie est gagnée.
Fékir est un vrai patron.
Et dire que certains ne le voyaient pas revenir à son meilleur niveau après sa terrible blessure.