15-12: encore du football

J’ai des amis qui n’aiment pas le sport.
Il en faut. C’est important de rester dans un environnement multiculturel,
à cause de l’ouverture à l’autre et de la tolérance.
Quand l’Olympique Lyonnais (club de mon cœur géographique)
perd, ils se réjouissent.
Je ne leur en veux pas. Il faut savoir accepter l’altérité.
Je me dis : ça pourrait être pire.
Ils pourraient être stéphanois.

L’un ou l’autre de ces amis
ajoute généralement : ça apprendra à cette crapule d’Aulas
avec son stade et son parc d’attraction de merde, là,
OL Land.
Je concède alors que Jean-Michel
Aulas est une sacrée crapule, sans pouvoir m’empêcher
de penser : On s’attache aux crapules,
sans Jean-Michel l’OL
eût-il été sept fois
le champion de la France ?
eussé-je vu jamais
le jeune Sydney Govou
déchirer la lucarne
du Real de Madrid ?

Et je pense encore :
On s’attache aux crapules
On ne renie jamais
même dans sa forme professionnelle
spectaculaire marchande
le sport qui a illuminé l’enfance.

Et je pense enfin :
C’est ainsi, on n’y peut rien :
on s’attache aux crapules,
on soutient son équipe,
on ne grandit pas.