23-12: tribute au meilleur des poètes


Les gars ce msg pour signaler que je gagne 400 euro-dollars de l’heure en restant chez moi. Cul posé sur ma chaise. Moi-même posé sur mon cul. Pyramide de confort peinard.

Vous voulez m’test mais vous vous levez à 5 du mat pour aller à l’usine, poteaux – vous vissez des pièces et voulez viser plus haut, mais laissez : béton, telles sont : vos vies, telle des : prisons.

Chaque matin je prends position : l’extrémité de mes fesses vient épouser le fond de ma chaise, plaisir, suavité, moelleux et tendresse, et je pense à vous : vestiaire, petites cages bleues à cadenas qui servent de garde-vêtement : vos pieds gelés par faute du carrelage glacé, vos âmes vides qui schlinguent comme pièces de monnaie, vos esprits déjà raides, morts, séchés : puis huit heures d’abattage, qu’entre gars. Cousins, vous gâchez votre seum, relevez la tête, achtez-vous des gun, braquez des banques, y en a qui sont morts pour moins d’seins.  

Sur ma chaise, mon trône : plus douce que la plus ceu-dou des femmes : disaïgné par architecte norvégien, t’as (v)u : art post-déco, gainage en galuchat, plaquette du dossier en marbre incrusté, d’amazonite et d’or blond, toi-même tu sais pas ce que c’est mais crois-moi : ça coûte cher des ronds. 

Le flooze qui coule à flow à chaque minutes, secondes,
400 euros-dollars de l’heure. 10000 balles par jour. 70000 par semaine que God fait.
J’ai trouvé la planque ultime. Sur mon trône assis. Yeux sur écran. Main dans slip. Signes d’activité : néant.

Pendant ce temps : vous trimez comme des ploucs. Mais j’ai rien contre vous alors sachez bien : pour devenir mon instar, faut commencer petit : cliquez sur le lien.