Barbares 1


Notre principale erreur fut de croire qu’il n’y avait pas de raisons de s’inquiéter. Tout se passerait comme pour nos grands-parents. On repousserait sans mal les envahisseurs.

Mais nous nous sommes vite aperçus que ces grands zigues aux faciès couturés étaient d’une force, d’une robustesse à toute épreuve. Même à deux, à trois contre un, on ne les bougeait pas. Trop solides sur leurs appuis.

Autant dire que les régions sont tombées les unes après les autres.

Puis la capitale.

Donc le pays entier.

 

Quand on a évoqué, ultime recours, le duel national en un contre un sans armes ni armure mais avec droit à l’étranglement létal, ainsi que le prévoient les règles de l’Ancienne Règle, autant dire que personne ne s’est bousculé au portillon. C’était menton baissé et regard fuyant sur menton baissé et regard fuyant, qui que l’on accoste, où que l’on cherche, en village ou en ville, dans les contrées et dans les ports, chez les nobles et chez les croquants.

D’où le dénouement que l’on connaît.

Qui est noté dans tous les manuels.

Défaite de notre pays par forfait.