13-6: GPG 17



De sa main virile, bien équilibrée, aux phalanges puissantes,
Hector couvre mon verre.


Prenez au moins une paille, conseille-t-il.
Si vous ne voulez pas être complètement contaminé.


Un verre d’OH pour mon ami, dis-je au barman.
Avec une paille.


Après quoi les choses sérieuses :
me déverrouille le scaphandre,
enlève la bulle qui entoure ma tête,
pose la chose – qui a tout d’un aquarium pour cerveau –
sur le bar.

M’enfile le verre d’OH sans frémir.

Le barman m’observe avec intérêt.

Hector sirote un demi-millilitre, puis manque tomber à la renverse.

Le barman m’observe avec intérêt.

Hector tombe.

Le barman m’observe avec intérêt.



Il va m’en falloir un deuxième, j’explique.

Vous ne voulez pas attendre un peu ? Voir si vous ne dégringolez pas
de votre tabouret ?
demande le bistrotier en faisant remuer ses grands feuillages auditifs.

La petite sœur, j’insiste.

On me sert. Un second verre d’OH disparaît dans ma bouche.

Le barman m’observe avec intérêt.

Plus loin, depuis sa baignoire, une jolie poulpe m’observe avec intérêt.

L’OH n’est pas mauvais, mais reste loin du Lagavulin espéré.
M’en prendrais bien un troisième pour la route. Le commande.

Le bois.

Le barman m’observe avec intérêt.

Première fois que je vois une humanité
qui tienne l’OH, lâche-t-il finalement.